Promenade littéraire à l’occasion de la Saint-Valentin
Les grands écrivains, les femmes, l’amour et le chocolat
C’est tout un programme que nous propose Edith, guide conférencière surnommée Edith de Belleville
Nous nous retrouvons au métro Odéon et commençons notre parcours par le passage de la cour Saint-André. Nous nous arrêtons devant une enseigne très réputée : le Café Procope qui existe depuis 1686 et qui est considéré comme le plus ancien café de la capitale. Il est installé au cœur du quartier de Saint-Germain-des-Prés. Premier restaurant en Europe à introduire le café et à le démocratiser en proposant un service dans une tasse en porcelaine. C’est un lieu mythique, très prisé par les philosophes et les écrivains du Siècle des Lumières comme Jean-Jacques Rousseau ou Voltaire. On raconte même que l’encyclopédie de Diderot et aurait vu le jour.
A cette époque la Comédie-Française était sur le trottoir d’en face sur la rue de l’Ancienne Comédie et les acteurs, pendant l’entracte venaient faire la pause, pendant que les bougies étaient changées sur les lustres.
Edith nous fait lever la tête pour remarquer la cloche. La Cour du Commerce Saint-André est un haut lieu révolutionnaire. La partie qui a été détruite lors du percement du boulevard Saint-Germain abritait la maison qu’a habitée Danton, dont la statue, aujourd’hui sur le terre-plein entre le boulevard et la rue de l’École-de-Médecine en marque l’emplacement.
Marat a habité et est mort dans un appartement situé dans la rue de l’École-de-Médecine, proche, mais il a également vécu dans la partie subsistante du passage. Camille Desmoulins a vécu dans une maison située dans le petit passage reliant la cour à la rue de l’Ancienne Comédie. La guillotine fut mise au point dans ce passage et Marat imprimait ses pamphlets au 8. Il n’est donc pas étonnant que le Procope fût le centre de gravité des discussions révolutionnaires entre ces différents protagonistes et d’autres encore. Marat y écrivait ses billets acides et lorsqu’ils étaient prêts, faisait sonner la cloche afin qu’un serviteur vienne chercher son document pour le porter à l’imprimerie toute proche. La cloche se trouve au-dessus du café Le Procope.
Dans ce passage Edith nous raconte comment le docteur Guillotin a fait ses débuts et comment les premières têtes furent coupées.
Nous continuons sur la rue Jacob
La balade est ponctuée parla lecture de textes sélectionnés qui font référence au chocolat et qu’elle nous propose de lire à tour de rôle. Le premier texte est sur le rêve et le chocolat.
Elle nous parle ensuite d’Oscar Wilde sur la rue des Beaux-Arts et de son homosexualité Elle nous explique que la France grâce à Cambacérès a été le premier pays à dépénaliser l’homosexualité, en revanche en Bretagne la considérait comme un crime. Nos pas nous emmènent sur les traces de Racine. Elle explique la querelle entre les « anciens » et les modernes. Les anciens tels que Racine, Boileau et La Fontaine se référaient à l’Antiquité, tandis que les « nouveaux » avec comme chef de file Charles Perreault disait que la littérature servait de propagande.
Balzac ouvre une imprimerie sur la rue Visconti. Nous regardons la plaque au-dessus de l’imprimerie qui est devenue un atelier de prêt-à-porter vintage.
Rue Visconti a vécu au XVIIIe siècle Adrienne Lecouvreur actrice qui débute sa carrière à 14 ans. Elle joue Phèdre à la Comédie-Française
Nous passons rue du Marais et elle nous cite le roman de Süskind, Le Parfum ou le meurtre qui est décrit se passer dans cette rue. Nous poursuivons ensuite dans une jolie cour où se trouve le musée De Lacroix, peintres orientalistes qui a peint un portrait de George Sand.
Nous arrivons à la fin du parcours devant l’Eglise Saint-Germain-des-Prés. Edith nous explique qu’à l’époque il y avait une abbaye dans les prés. Elle nous rappelle la controverse de l’église sur le chocolat
Doit-on considérer que le chocolat rompt le jeûne ? A cette époque le chocolat était pris en boisson donc en tant que boisson il est toléré mais selon les médecins c’est un aliment, donc on ne peut le boire.
A côté de l’église, un petit jardin où le buste de Dora Maar trône. C’est dans ce quartier que Picasso l’a rencontrée devant les Deux Magots le petit passage est appelé Parc Dora Maar.
Nous terminons la promenade de l’autre côté du passage de la cour Saint-André, cette fois-ci nous sommes sur la rue de l’Ancienne Comédie et rentrons goûter au Procope, réputé pour son chocolat chaud et ses pâtisseries. Le cadre est resté en l’état.
Nous dégustons un petit cœur en chocolat noir, crée pour la saint Valentin, par Alain Ducasse. Chocolat et praliné. Il est appelé Pepicœur c’est un praliné à l’ancienne vanille- noisettes. Au nez, des arômes puissants de fruits secs. Les notes de cacao sont puissantes, mais il est parfaitement équilibré entre cacao et praliné. Ce petit cœur peut se partager, la casse est facile
Edith se joint à nous pour partager cette dégustation et nous pouvons prolonger ce moment et profiter de ses connaissances. Edith a su nous transmettre sa passion de l’histoire, de façon ludique.
Vous pouvez approfondir le sujet en lisant son livre paru récemment : Belles et Rebelles, à l’ombre des grandes parisiennes, un coaching à travers l’histoire en suivant Christine de Pisan, madame de Montespan, Joséphine de Beauharnais, Georges Sand, Sarah Bernhardt.