Chocolate Week à Londres

, par Stéphane Pontier chocolatez-vous membre

J’ai décidé de profiter de la « chocolate week » de Londres pour y faire un petit saut et découvrir ce que l’on pouvait trouver chez nos voisins d’outre-manche.

Cela a commencé en voyant qu’un salon du chocolat se tenait à Londres et je me suis demandé si l’ambiance était différente par rapport à Paris. En regardant le programme, je me suis rendu compte qu’à l’exception de grandes marques, il n’y avait pas beaucoup d’exposants communs aux deux. La présence d’Omnom à Londres a fini par me décider à y faire un saut. Et comme la semaine précédent le Show il y avait des évènements autour du chocolat, j’ai décidé de faire un tour des chocolatiers londoniens.


Cocomaya

Cocomaya
Stéphane Pontier

Après avoir posé mes bagages à l’hôtel, je me suis dirigé vers l’adresse la plus proche qui était Cocomaya. Ce n’est pas un chocolatier comme je le pensais mais plus un petit salon qui fait quelques salades et une foultitude de petits gâteaux, cela tombait bien, je commençais à avoir faim. J’ai donc pu testé, après ma salade de betterave, chèvre, noisette, un petit fondant sans farine et un chocolat chaud.

Selfridges

Selfridges
Bibliothèque à chocolat
Stéphane Pontier

Direction ensuite vers le Selfridges, un grand magasin qui avait retenu mon attention pour leur bibliothèque à chocolat. Il présente effectivement un mur complet de tablettes d’origines diverses et variées. Il y a aussi des corners de différents chocolatiers ici et là.

Rococo Chocolates

Je continue vers le nord pour arriver chez Rococo Chocolate qui, après m’avoir offert un petit chocolat chaud aux quatre épices, me propose de participer à une dégustation « viandes et chocolats » qui aura lieu le soir même.

Choccywoccydoodah

Un nom impossible à mémoriser qui doit correspondre à une formule enfantine. Comme je m’y attendais en regardant les photos sur leur site, il y a de superbes moulages qui auraient sûrement été plus appétissants s’ils avaient été en plâtre. Au bout de 30 secondes j’étais déjà sorti de la boutique.

Paul A Young

Paul A Youg
La boutique de Soho
Stéphane Pontier

Visite enfin d’un des chocolatiers Londoniens dont on entend le plus parler en ce moment : Paul A Young. Arrivé dans la boutique de Soho, le papier peint me dit quelques chose. Ce chocolatier prépare ses ganaches avec les Français Valrhona, Cluizel mais aussi l’Anglais Duffy’s. Il vend aussi les tablettes de ses fournisseurs ainsi que de quelques autres marques (comme l’américain Guittar par exemple). Il semble organiser régulièrement des ateliers dans ses locaux.

Viandes et chocolat chez Rococo

Viandes et chocolats
Chocolats Rococo
Stéphane Pontier

Le soir fut l’occasion de la dégustation chez Rococo Chocolates : Viande et chocolat. Sam Smallman, notre hôte pour cette soirée assez surprenante s’était associé, pour cet évènement, avec Le Ginger Pig, une chaine de boucheries qui organise des stages de préparation de viandes.

Viandes et chocolats
Viandes du Ginger Pig
Stéphane Pontier

Après quelques mariages plus ou moins heureux tel un rosbif avec un chocolat noir aux piments, un jambon de Parme avec une truffe au chocolat de Madagascar à 65%, nous avons eu droit à quelque chose d’exceptionnel : un canard confit avec une ganache 64% de Madagascar aux fruits rouges qui donne envie de recommencer ce genre de mélange.


Montezuma’s

Le lendemain, entre deux musées, j’ai tenté en vain de trouver la boutique des Mast Brothers puis j’ai jeté un coup d’œil chez Montezuma’s. Situé en plein milieu d’une espèce de grand marché semi couvert (Spitalfields Art Market), ici pas de pures origines, on ne trouve que des tablettes parfumées et des bonbons dont la taille tient plus d’énormes rochers que d’autres choses. Au final, rien ne m’a vraiment tenté dans la boutique.


Aujourd’hui, allons voir si je vais avoir un coup de foudre à Notting Hill.

Artisan Du Chocolat

On commence par l’Artisan du Chocolat qui dispose d’une jolie boutique, un bon choix de tablettes et de ganaches mais l’arrivée dans la boutique est gâchée par l’odeur de la machine à pop-corn près de la porte.

Melt

On continue sur Melt qui a une toute petite boutique avec quelques origines et quelques mélanges. On m’y explique qu’en Angleterre, on classe les chocolats en quatre grandes catégories :

  • White : chocolat blanc
  • Milk : chocolat au lait
  • Dark : chocolat noir
  • Dark Milk : On a pas ça chez nous, il s’agit d’un chocolat au lait avec un fort pourcentage de cacao.

Alexeeva & Jones

Alexeeva & Jones
Les bonbons
Stéphane Pontier

Non seulement chocolatière, Alexeeva, la propriétaire a pris le parti de faire découvrir de nouveaux horizons à ses clients. A l’instar de Mococha ou Via chocolat chez nous, elle propose des bonbons de divers artisans d’Angleterre, France, Belgique ou Suisse, les renouvelant régulièrement. On y trouve aussi un très grand choix de tablettes de pays différents. Elle propose aussi quelques boissons dont plusieurs chocolats chauds et c’est chez elle que j’ai bu le meilleur chocolat chaud de mon séjour : le mélange maison préparé avec un cacao fumé. J’ai trouvé ses ganaches plus subtiles que les précédent chocolatiers mais un peu gâché par une couverture trop épaisse.
J’y ai aussi gouté des chocolats de Paul Wayne Gregory un chocolatier Londonien qui ne semble pas encore avoir de boutique. Le design des chocolats est très surprenant de part la couleur et l’aspect moucheté. La couverture est très épaisse et on ne peut distinguer les bonbons à l’odeur. J’ai trouvé les ganaches très sucrées et courtes en bouche.
Et finalement j’ai testé des bonbons de Lauden Fine Chocolate, assez colorés, j’ai bien aimé la définition de "chocolat" en français. Les parfums sont assez frais et le chocolat long en bouche mais une fois encore la couverture est épaisse.

Åkesson’s Organic

Åkesson’s
Les poivres
Stéphane Pontier

Je passe ensuite chez Åkesson où je suis accueilli par Charlotte qui m’explique qu’avant tout Mr Åkesson possède des plantations à Madagascar et fournis ses fèves à divers chocolatiers.

Åkesson’s
Les tablettes
Stéphane Pontier

On retrouve donc dans sa boutique les tablettes des chocolatiers avec qui il travaille à côté des siennes mais aussi ses divers poivres dont son fabuleux poivre sauvage de Madagascar, le Voatsiperifery. Après avoir vu ma carte de Londres, Charlotte me confirme l’adresse de Mast et me donne plus d’indications pour trouver leur boutique.

Philip Neal

Philip Neal
Les escarpins
Stéphane Pontier

Je quitte Notting Hill pour pousser plus à l’ouest. Par chance j’ai deux boutiques dans la même rue. D’abord Philip Neal : Pour les fan d’escarpins, c’est le paradis, plein de sculptures en vitrine et en vente. Il y a un bon nombre de pâtisseries dont une tarte au chocolat me fait diablement envie. Malheureusement, vu que je vais encore bien vadrouiller cet après midi, elle ne tiendra pas vraiment le coup. Je me laisse donc tenter par quelques bonbons.

Philip Neal
Les pâtisseries et bonbons
Stéphane Pontier

Les bonbons sont gros, trop gros, avec une couverture extrêmement épaisse. sur les quatre que j’ai pris je ne reconnais que celui à la framboise, les autres… impossible de déterminer à quoi ils sont. Si j’y retourne, je me restreindrais aux pâtisseries.

L’appétit fou

L’Apétit Fou
Stéphane Pontier

Boutique tenue par un Belge, il ne vend que des chocolats Daskalidès. Il a décidé de ne pas ouvrir une franchise afin d’être libre de vendre d’autres produits (belges), actuellement de superbes peluches.

De Rosier Chocolate

Bon, ici fiasco total, entre moi qui ne suis pas habitué aux horaires londoniens (plutôt autour de 18h) et le fait que ce petit salon de thé situé au fin fond d’une banlieue résidentielle ferme à 17h30, Je me suis retrouvé devant porte close. Cela m’apprendra à ne pas vérifier les horaires d’ouverture avant de partir à l’aventure.


Aujourd’hui la journée fut peu chocolatée, ayant bien été entamée par une visite au musée du Doctor Who.

Melange Chocolate

Melange Chocolate
Stéphane Pontier

Isabelle Alaya est une Française qui après quelques années au États-Unis a décidé d’ouvrir un salon de thé dans la banlieue londonienne. Elle y prépare gâteaux et toutes sortes de tablettes parfumées. On peut y trouver un chocolat chaud si épais que seuls les plus gourmands arriveront à le terminer. Heureusement, la propriétaire propose des doggy bags pour pouvoir finir de le sirot... manger à la petite cuillère chez soi.

The Chocolate Museum

Non contente d’avoir ouvert son salon de thé, Isabelle a aussi ouvert un musée du chocolat. Concentré sur un petit espace, on peut y découvrir l’histoire du cacao au chocolat à travers des planches explicatives, films, et affiches de pub… quasiment toutes françaises.


Chocolate Show

Les robes en chocolat
Stéphane Pontier

Le grand jour est arrivé. Ce qui me frappe en premier lieu c’est que je n’ai eu qu’à attendre 10 minutes avant d’avoir mon billet. Ensuite, si le salon est tout petit, il n’est pas aussi bondé que sa contrepartie parisienne et c’en est extrêmement agréable. J’ai pu pleinement prendre mon temps pour découvrir les artisans présents seulement sur l’édition anglaise du salon. Entre autres les ganaches de fifth dimension ou les tablettes de l’anglais Duffy’s, celles de l’écossaise Charlotte Flower avec une infusion de pin écossais ou de l’américain Coleman & Davis. Ce dernier m’a particulièrement surpris : l’archétype du parfait entrepreneur américain (grand musclé avec le sourire ultra-brite et un brushing du jour et qui pourtant tient un discours d’amoureux du chocolat ("frottez votre chocolat, sentez le, écoutez le croquer sous la dent, prenez votre temps, laissez le fondre dans votre bouche"). Coleman & Davis ne font qu’une tablette de Madagascar pour le moment mais doivent élargir leur gamme dans les mois qui viennent.
Le stand de Valrhona était partagé avec la pâtisserie Belle Époque tenu par un français avec un accent à couper au couteau mais des gâteaux très fins (j’ai testé le mont blanc inversé fait avec de l’Azelia).
J’ai aussi découvert le concept de Cocoa Runners qui, une fois abonné, livre tous les mois une sélection de tablettes venant du monde entier.


Whole food market

Encore un grand magasin avec, tout du moins pour celui de High Kensington Street, un bon choix de tablettes, mais pas de points de ventes de chocolatiers comme à Selfridges.

William Curley

William Curley
Stéphane Pontier

Nous avons ici un petit salon de thé dans un quartier assez huppé. Je me suis contenté de ne prendre que quelques bonbons et des sablés au matcha. Contrairement à ce que j’ai eu droit jusqu’à présent, les couvertures sont plutôt fines mais prennent vite le dessus sur les ganaches subtilement parfumées.

Prestat Chocolates

Je ne suis pourtant pas monté dans un TARDIS aujourd’hui pourtant j’ai l’impression d’avoir remonté le temps. La boutique se trouve dans une vieille arcade de Picadilly et j’y ai eu l’impression que les chocolats aussi venaient d’une époque lointaine, de par leur présentation et les bonbons proposés. Le magasin a un brevet royal (by appointment to her majesty the queen) ce qui lui permet d’afficher les armoiries de la reine à coté de son logo.

Charbonnel et Walker

En 1875, le prince de Galles (futur roy Edward VII) encouragea Mme Charbonnel à quitter la maison Boissier à Paris et à rejoindre Mr Walker pour ouvrir une boutique de chocolat. Le magasin a le brevet royal et l’on se fait servir par des vendeuses habillé telle Alice au pays des merveilles (je ne sais pas si c’est toujours le cas ou juste dûe a une collection temporaire à l’effigie du monde de Lewis Caroll). Comme le précédent magasin, j’ai l’impression que les goûts n’ont pas vraiment évolués depuis le début, ou alors je commence à saturer en cette fin de semaine.

Grâce aux indications de Charlotte, j’ai pu finalement trouver la boutique des Mast Brothers avec une bonne nouvelle à la clef : Ils sont ouverts le dimanche et ils organisent des visites de leur atelier.


Mast Brothers

Après un petit tour autour de Brick Lane où l’on peut y admirer de superbes street-art, je retourne chez Mast Brothers pour la visite de leur atelier. Il font tout le travail de la fève à la tablette (Bean to bar   si on veut faire tendance). Autant je connais le processus de fabrication, autant je n’avais pas vu les machines tourner en vrai. Et bien maintenant c’est fait et j’ai eu de la chance, je suis arrivé pile poil au moment où l’on versait le grué dans les machines. J’ai donc pu voir quasiment toutes les étapes de la fabrication d’une tablette de leur nouvelle gamme (qui ne devait sortir que quelques semaines après mon retour). J’ai eu la surprise d’apprendre qu’après le conchage des fèves, ils faisaient vieillir le chocolat quelques mois avant de le tempérer et le mouler en tablette.

Mast Brothers
Infusion de cacao
Stéphane Pontier

Ils présentent dans la boutique des bonbons cubiques et préparent des infusions de cacao préparés tel les cafés italiens et des boissons à base de cacao fermenté faisant penser à de la bière.


Au final, une très bonne semaine qui non seulement a dépoussiéré l’image que j’avais du chocolat anglais, fait uniquement de fondant menthe, rose et violette, mais m’a aussi réconcilié avec les chocolats américains qui m’avaient laissés un très mauvais souvenir lors de mon dernier séjour là-bas.